Une maison rempli de nostalgie - PV Baban.

Il y avait cette petite maison qui refermait beaucoup de souvenir dans sa mémoire. Elle songeait continuellement à celle-ci sur les routes, se demandant de quoi elle aurait l'air maintenant. Est-ce qu'il y avait toujours la même âme ? Est-ce que les meubles étaient toujours au même endroit ? Est-ce que l'odeur resterait la même que dans ses souvenirs ? Il y avait longtemps qu'elle n'y avait pas mise les pieds, assez pour que depuis un moment, elle en rêve et y revoit des moments qui fut important pour elle.
Les premiers pas d'Esteban. Les premiers mots de celui-ci. La première chute dans les marches. Les disputes amoureuse d'une maman et d'un garçon trop têtu pour ne pas prendre de bain. Elle rêvait de ses moments, assez pour qu'elle prenne finalement la décision de revenir dans cette citadelle.

Elle l'avait quittée pour la simple et bonne raison de protéger son fils de son père. Celui-ci ignorait qu'elle était parti avec son enfant, mais il y avait une autre raison. Une raison encore plus sérieux et dramatique, qui l'avait convaincu qu'il était temps d'être sincère avec son bébé et de lui faire savoir les secrets profond qu'était ses origines.
Dans son souvenir, l'emplacement de la maison vendait du rêve et lorsqu'elle s'arrêta finalement devant celle-ci, elle réalisa combien l'endroit était paisible et calme. Une magnifique maison de campagne près du lac, dont le bruissement de l'eau rendait l'endroit plus relaxant que la ville en elle-même. L'idée d'être partie d'ici, lui serra le coeur. Qu'est-ce qu'elle avait ratée depuis ?

Son singe de fils devait être un homme maintenant et cette pensée toute simple, lui tira un doux sourire aux coins des lèvres. Son sac de voyage en main, elle marcha vers la maison et ouvrit la porte en prenant une bouffée de souvenir en pleine tronche. L'odeur était la même, les meubles au même endroit, tout était identique. L'émotion lui saisit tout le corps alors qu'elle déposait ses effets près de la porte et visita l'endroit avec nostalgie.
La visite en elle-même dura deux heures, assez pour qu'après un moment elle se décide à faire la cuisine. Si ce qu'on lui avait dit était vrai, baban reviendrai manger à la maison ...

Et à son retour, il retrouverait sa mère au fourneau, lui préparant son plat favori.

Le bruit de la porte fit sourire Isis. Elle savait que son fils venait de mettre les pieds dans cette demeure et la raison fut simple, il avait cette manie de faire du bruit lorsqu'il enlevait ses sandales et qu'il balançait quelque chose dans le salon. Amusée, elle se fit la réflexion qu'elle attendrait de le voir dans la cuisine avant de lui dire quoi que ce soit. Et elle ne fut pas déçue puisqu'elle tourna la tête au même moment où celui-ci réalisait que ce n'était pas Jamshid, mais bien sa mère.

L'expression sur le visage de son fils, rendit l'émotion encore plus puissant dans son coeur de maman. Elle lâcha un "oh, Baban" en voyant les larmes dans ses yeux et eut un rire tendre en venant vers lui. C'est à ce moment qu'elle le serra dans ses bras, lui caressant les cheveux avant de venir y déposer un baiser contre le crâne.

« Je suis tellement contente de te voir... Tu as grandi. » Dit-elle en se reculant un peu, les mains contre les épaules de celui-ci et un sourire aux coins des lèvres. De ses pouces, elle lui caressa les joues, effaçant ainsi les traces de quelques larmes qui fut rebelle et le regarda de haut en bas.

« Tu es devenu un homme et c'est fou ce que tu ressembles à Eugene ... » Ce qui la poussa à lever les yeux au ciel, mais cela avec amusement. Dans un mouvement, elle relâcha finalement les épaules de son garçon et sembla curieuse.

« Je suis surprise de voir que la maison est propre, c'est toi qui fait le ménage ? En tout cas, bravo. Je suis fière de toi ! »

Elle le savait, oui. Ce chapeau avait une valeur sentimental très puissante pour les deux hommes de la maison. Une histoire entre un père et son fils, elle, elle n'était que spectatrice de cet amour et admiration, mais trouvait tout de même cela mignon. Eugene était un homme très attentif envers Esteban et elle avait été surprise de le voir aussi tendre et paternel avec ce garçon, signe que finalement un père adoptif pouvait être cent fois mieux qu'un géniteur naturel.
Cette pensée poussa Isis dans une expression sérieuse alors qu'elle écoutait toujours son garçon lui faire savoir qu'il savait, combien elle aimait quand la maison était propre, ce qui lui rendit le sourire.

« En effet, tu as bien pensée. » Dit-elle en allant s’asseoir à table, puisque Baban venait de la relâcher afin de renifler la nourriture qui était en train de cuire.

La question sur le temps qu'elle resterait fut légitime et Isis posa le menton dans la paume de sa main en observant toujours son garçon, le sérieux étant de retour sur son visage.

« Je ne repars plus. Si je suis là aujourd'hui, c'est parce que je ne veux plus être loin de toi. J'ai fais beaucoup de voyage et les rumeurs qui me sont venus c'est dernier temps, mon convaincu que ma place était ici, à la citadelle auprès des miens. »

Des siens. C'était le mot juste. Dans un bref soupire, Isis redressa son corps et posa les mains contre ses cuisses, ne quittant pas son fils des yeux.

« Esteban, j'ai beaucoup de chose à te dire et j'aimerais que tu m'écoutes attentivement, car il y a des choses sur ta naissance, que tu ignores ... Et je pense qu'il est temps que tu connaisses l'identité de ton vrai père. »

Son regard semblait beaucoup moins sympathique et il était facile de voir une certaine peur dans son regard, puisqu'elle ignorait comment son petit garçon - maintenant un homme, certes - prendrait la nouvelle ou plutôt, les nouvelles.

Une mère, reste une mère.
Isis sentit que son fils ne prenait pas vraiment bien l'information et elle soupira en se penchant au-dessus de la table, toujours en étant assise et vint lui prendre l'une des mains en serrant celle-ci. Dans son regard, il était facile de voir combien elle l'aimait et combien elle était fière de ce qu'il était devenu. Certes, elle risquait beaucoup, mais elle tenait à ce qu'il sache ceci.

« Quoi que tu penses après tout ce que je vais te dire, sache que je t'aime d'un amour inconditionnel et qu'il en va de même pour Eugene, qu'il soit ton père adoptif, car il t'a adopté réellement, ou pas. Tu es pour nous, notre plus grande fierté. Eugene est au courant de notre histoire et il accepte celle-ci, ainsi donc, ne t'en fais pas. Il reviendra vers toi, sois-en sur, d'accord? »

Elle prit une pause en serrant un peu plus la main de son bébé et pris une profonde respiration en sachant que la suite ne serait pas rose et encore moins agréable pour Esteban. Il avait des origines réellement ... Différent des autres.

« Baban, tu dois savoir d'abord que ta mère, est une déesse ancienne. Mon peuple c'est vue être massacré il  y a des années de cela par une tribu sauvage. Je suis la seule survivante, mais il n'en demeure pas moins, que je suis au même niveau que Nevaeh ou la jeune Athena. » Admit-elle en ayant un petit sourire, savait-elle que son fils et la déesse de la nature se fréquentait? Qui sait.

« Lorsque j'ai tout perdu, je me suis retrouvé démunie et seule dans un endroit hostile et terrifiant. Pour une fille qui n'avait jamais réellement connu de moyen de défense, c'était continuellement la panique dans mon esprit. Et un homme est apparu, cet homme, c'est ton vrai père. » Elle détourna le regard un moment en semblant insultée ou un peu dégoûtée, mais en fait c'était un mélange de beaucoup de sentiment.

« Un jour, je suis tombée sur un homme et une femme, ceux-ci ont pris soin de moi et durant quelques temps, je fus leur fille adoptive. » Un doux sourire apparut sur son visage, alors qu'elle fronça de nouveau les sourcils. « Cet homme qui est apparu quelques semaines après ma rencontre avec ma nouvelle famille, m'intriguait beaucoup. Et bien que les habitants du petit village où j'avais élu domicile, me disait de ne pas m'en approcher, je le faisais tout de même. Mais j'aurai mieux fait de ne pas le faire... »

Elle avait été idiote, mais à quatorze ans, les jeunes ne réalisent pas toujours ce qu'ils font et à qui ils ont réellement affaire. Dans un mouvement calme, elle replaça une mèche de ses cheveux et observa de nouveau Esteban.

« Après une chute ou je m'étais cassé la cheville, il m'a soignée avec ses pouvoirs et c'est là, que l'enfer débuta pour moi. Il s'est alors présenté à moi et m'a sommé d'être son épouse. Cet homme, c'est Hadès. » Et voilà, elle lui disait finalement la véritable identité de son père.

« Je suis désolée mon chérie, j'aurais du le dire plus tôt, mais il y a des circonstances. J'étais sa prisonnière et enceinte ... Non pas que d'un beau petit garçon, mais de trois... » Dans un soupire, elle baissa la tête. « Tu es le petit dernier de triplet ... Tu étais fragile et sans défense ... Alors à votre naissance, j'en ai profité pour parti avec deux d'entre vous... Ton frère aïné, je l'ai laissé avec son père... » Elle releva les yeux et eut un triste sourire.

« Je crois que je n'ai pas besoin de te dire qui est ton grand-frère, puisque tu le cotois à chaque jour et ça, ça me fait terriblement plaisir. De voir que malgré tout, vous êtes proche... Bien que je m'en veux énormément pour tout ce qu'il a vécu, je sais qu'Artemis est assez fort mentalement pour retomber sur ses pattes, je l'ai su lorsque je suis retourner vers Hadès pour lui reprendre Art. »

Un geste qui lui avait coûté beaucoup, mais elle avait réussi.

« Malheureusement, Artemis me crois morte et je pense que c'est un coup d'Hadès. J'ignore comment il prendra la nouvelle lorsqu'il me verra, mais je vais prendre le risque. » Dit-elle en semblant sincère. Elle croisa les bras contre la table et reprit.

« Je suis revenu principalement pour toi, parce que je voulais te voir, parce que je te dois la vérité, mais aussi parce que durant mon périple, je suis tombée sur Tamashii. C'est ton deuxième frère... Par un curieux hasard, il connait notre histoire et il cherche un moyen d'anéantir Hadès.... J'espère que vous le rencontrerai, car après tout, vous êtes tous dans le même camps. »

Elle se tut un moment en risquant un regard sur son garçon et baissa la tête.

« Je te demande pardon... J'aurai du te dire tout ceci depuis longtemps. Trop de secret qui ont fait du mal autour de nous et c'est entièrement ma faute. Les trois personnes auquel je tiens le plus, je leur ai mentis et ça, c'est ce qui me blesse le plus...  »

Esteban était persuadé que sa vie était claire : il avait des parents qui voyageaient beaucoup pour le travail et il était leur fils unique un peu enfant gâté. Mais Isis était en train de lui faire comprendre que tout ce qu'il avait cru réel ne l'était pas totalement. Elle expliqua d'où elle venait et ses origines avec précaution : Esteban comprit que ce pan de sa vie était très intime et se sentit un peu gêné d'apprendre que sa mère avait vécu ces drames et n'avait pu s'en sortir qu'avec l'aide d'un inconnu mystère. Cet inconnu était Hades. Au moment où elle déclara cela, le jeune homme écarquilla à peine les yeux, visiblement prêt à entendre toute l'histoire puisqu'il ne bronchait qu'à peine. Il assimila la façon dont sa mère avait pensé s'échapper afin de protéger ses enfants sans toutefois pouvoir se libérer sans perdre de précieux morceaux en cours de route. Elle présenta Artemis et un certain Tamashii comme étant ses deux frères dont les intérêts différaient, mais les origines étaient les mêmes. Puis, elle lui demanda pardon pour ne lui avoir rien dit. Esteban hésita un peu, se retournant lentement sur sa chaise, posant un coude contre la table en paraissant réfléchir.

Puis, après que le silence ce soit installé, il avala un peu sa salive et posa le regard sur sa mère avec un calme plus mature que ce que l'on pouvait discerner de lui d'ordinaire. « Je pense que tu as fais le bon choix quand tu as décidé de ne pas m'en parler ... Parce que ma vie a été extraordinaire ... je me suis toujours sentis privilégié d'avoir cette famille et d'être ainsi entouré. Même quand les gens se moquaient de moi parce que mes parents n'étaient jamais à la maison. J'étais fier de nous. » admit-il en baissant ensuite les yeux pour fixer les imperfections dans la table en bois. Il se mordit un peu l'intérieur de la joue et ajouta : « Ça me fait bizarre. C'est un choc d'apprendre tout ça ... Mais je comprends mieux certaines choses. » Il se racla un peu la gorge. « Pour moi, Eugene reste mon père, et tu es toujours ma mère. C'est vrai que je ne m'attendais pas à ce que mes origines soient aussi ... » Il haussa les sourcils, ne sachant même pas comment décrire le fait d'être le fils du dieu des enfers. « ... mais, au fond, ça ne change rien pour moi. Du moment que vous êtes là. Et que je peux continuer ma vie comme je l'entends. » Il se sentit, malgré tout, le besoin d'affirmer certaines petites choses : « Je ne sais pas ce que je ressens face à Hades. Je ne le connais pas et vu ce qu'il a fait, je n'ai pas vraiment envie de le connaître. Mais, en ce qui concerne mes frères, je pense qu'avec le temps je m'y ferai. Et peut-être bien qu'on deviendra proches. » Il eut un bref sourire. « Enfin, avec Artemis on s'entend bien, mais je n'aurais jamais pensé que nous étions plus que de simples collègues de travail. »

Un soulagement immense lui saisit le coeur lorsqu'elle remarqua que son bébé ne lui en voulait pas. Un sourire fleuri sur ses lèvres d'ailleurs alors qu'elle l'écouta sans l'interrompre, puisque c'était à son tour d'être attentive. Elle pouvait comprendre et elle respectait entièrement les désires de son fils, si bien qu'elle eut un sourire beaucoup plus sincère en regardant son garçon.

« Il y a une chose de certaine, Baban, c'est que tu es le fils d'Eugene. Vous vous ressemblez beaucoup et pour moi, il restera toujours ton père, puisque c'est ce qu'il est. Depuis que tu es tout petit, c'est lui qui s'occupe de toi, qui t'éduque, qui prenait le temps de te lire tes histoires avant le dodo et ... » Elle se tut un moment en souriant fièrement. « C'est lui, qui a décidé de ton prénom. Alors ne t'en fais pas, si à tes yeux Eugene est ton père, aux miens c'est la même chose. Hadès ne fut que le géniteur, il m'aura offert que trois belles choses au final, Artemis, Tamashii et toi. » Elle soupira en réalisant une chose importante.

« Une mère ne peut pas avoir de préférence, mais je réalise combien tu es celui que je connais le mieux. Artemis, je fus présente pour lui durant un moment, mais pas autant que je l'aurais voulu et Tamashii, je l'ai rencontré que durant une semaine, c'est peu, mais je suis fière de ce que vous êtes tous devenu. »

Elle sembla pensive un moment et encore une fois, elle eut un doux sourire.

« Moi, je pense que ton grand-frère sera heureux de savoir qui tu es réellement. Jeune, Artemis désirait énormément un petit frère... Je présume que si je lui avais dis pour toi, il aurait eut une vie différente... »

Qui sait, Artemis aurait peut=être concentré son énergie sur Esteban, plutôt que sur la haine que pouvait avoir son père contre les humains et ainsi le suivre aveuglement. Dans tous les cas, elle regarda son fils et se redressa en venant lui serrer la tête contre sa poitrine.

« Je t'aime et j'espère que tu suivras toujours tes convictions. Soit toi-même, d'accord ? Peu importe d'où tu viens, tu es parfait comme tu es Esteban. » Elle garda le silence un moment et rajouta. « Et je suis certaine que c'est aussi ce que pense la petite Déesse de la nature ! »

Bien entendu, apprendre de la bouche d'Isis qu'Eugene était son père et qu'il était celui qui avait même choisit le prénom qu'il allait porter le rendait un peu plus heureux. Il se sentit soulagé de découvrir que la vérité ne changeait, en réalité, que peu de choses. Esteban ne voulait pas voir les choses d'une manière négative. Il préférait largement se concentrer sur ce qu'il y avait d'important à ses yeux et s'y raccrocher. Bien sûr, chaque fois que l'on prononçait le nom d'Hades, il ressentait les choses différemment dans son être. C'était agaçant, mais il y survivrait très bien.

Isis lui parla de ses fils, de ce qu'elle ressentait pour eux, et lui confirma qu'il devait continuer de suivre ses convictions et d'être lui-même. Esteban hocha donc la tête afin de lui faire savoir qu'il avait bien comprit et qu'il allait suivre ses conseils. « Je t'aime aussi, maman ... » Il eut un petit rire en se laissant serrer contre elle ; il était bien confortable contre ces coussins. Cela dit, quand elle évoqua la déesse de la nature, le jeune homme ouvrit de grands yeux et redressa la tête.

« Comment tu sais pour Athena et moi ? »
Il n'avait pas pu s'empêcher d'être naïf sur ce point. Le jeune homme paraissait un peu gêné, se tenant les doigts, le regard fuyant. Il ne savait pas du tout ce que sa mère penserait de cette relation et ça l'inquiétait un peu. Il n'avait pas envie de devoir se disputer avec elle à cause de ça. Même si, bien entendu, il était hors de question qu'il mette un terme à sa relation avec la demoiselle.

La gêne chez son fils, amusa énormément la mère qui relâcha celui-ci en gardant le silence. Elle retourna aux fourneaux et finalement, un sourire apparut sur son visage. Comment le savait-elle ? C'était à la fois facile et simple après tout.

« Avant de venir à la maison, je vous ai vue. » Elle avait trouvée adorable de voir son fils aussi heureux avec une demoiselle et que ce soit une déesse ou pas, tant que son garçon était bien, cela ne la gênait pas.

« J'ai connue Athena lorsqu'elle était toute petite, Diana me l'avait présenté. Elle était si adorable et je dois dis que maintenant, elle est terriblement séduisante. »

Elle tourna la tête vers son garçon et lui fit un sourire un peu espiègle.

« J'espère que tu me la présentera officiellement dans un avenir proche et avant que ton père n'arrive, tu sais comment il est devant les filles aussi mignonne. »

Esteban parut étonné quand Isis lui confia qu'elle les avait vus avant d'arriver. Puis, elle évoqua le fait d'avoir déjà rencontré Athena par le biais de sa mère alors qu'elle n'était qu'une enfant. Baban eut un petit sourire un peu gaga en imaginant de quoi pouvait bien avoir l'air une petite Athena sauvage dans la sylve dense. Sans doute qu'elle devait avoir la même énergie fabuleuse qu'aujourd'hui, mais avec un côté plus mignon, plus innocent. Isis poursuivit sur sa lancée en lui faisant remarquer, d'un sourire espiègle, qu'il ferait mieux de lui présenter officiellement la jeune femme avant qu'Eugene ne débarque.

Esteban eut un air un peu grognon quand il songea à la façon dont son père réagissait quand de jolies filles étaient dans les parages. On était pirate ou on ne l'était pas. Il avait toujours été un peu trop charmeur et Esteban avait toujours été très protecteur de sa mère quant aux âneries d'Eugene. C'était le seul point qui rendait Esteban grognon, d'ailleurs. Hors de question qu'Athena se retrouve coincée dans une telle situation. « Je pourrais l'inviter à manger avec nous demain, si tu veux. » Il eut un bref sourire et se contenta de s'étirer un peu par paresse.

Être en congé c'était bien, mais tous les maux ressortaient aussi assez rapidement, et Esteban avait beaucoup combattu ces derniers temps. « Et si tu me parlais de tes voyages ? Ça s'est bien déroulé ? » Il posa le regard sur elle en se contentant de pianoter sur la table avec ses doigts.

À voir l'expression sur le visage de son fils, Isis comprit qu'il n'aimait pas vraiment lorsque son père s'amusait à courtiser les autres filles ou femmes autour de lui. Ce qui était amusant, surtout sachant combien l'homme était éprit d'elle. Isis avait une pleine confiance en son mari, sachant que peu importe où il se trouvait en ce moment dans le monde d'Elwood, il lui serait fidèle. Certes, c'était un charmeur, mais jamais il n'allait plus loin et c'était ce qui lui plaisait le plus.

Baban proposa d'inviter la belle demain, pour un repas de présentation et la maman trouva que c'était une excellente idée.

« Oui, d'accord. Dis moi ce qu'elle aime manger et je vais vous faire un plat pour l'occasion. » Dit-elle doucement en l'observant de nouveau.

Il semblait plus calme et en paix avec la conversation de tout à l'heure, ce qui la soulageait toujours et de nouveau. Par contre, lorsqu'il lui demanda de lui parler de ses voyages, elle eut un petit sourire et sembla pensive un moment.

« Et bien, que veux-tu savoir exactement ? Parce que des voyages et des rencontres, j'en ai fais énormément. Mais oui, tout c'est bien déroulé, je n'ai pas eu de véritable problème. »

Esteban se mit à réfléchir à ce que Athena aimait manger et se rendit compte qu'ils n'avaient pas souvent eu l'occasion de manger ensemble sauf la fois de la taverne où elle avait apprécié la bonne viande. « De la viande. » répondit-il de façon très spontanée avec son air d'abruti habituel. C'est avec attention qu'il écouta sa mère le questionner sur ce qu'il souhaitait apprendre de ses voyages ; elle avait de nombreuses choses à raconter, mais préféra lui assurer que tout s'était bien déroulé.

Le jeune homme eut envie de lui dire : « Je me demande pourquoi tu ne fais pas partie de la garde royale. Tu serais vraiment douée pour faire les missions ! » Il eut un large sourire. « J'aimerais bien te voir combattre une fois ! » Il avait l'impression qu'Isis dissimulait une grande force et beaucoup de qualités utiles à un combattant. Malgré tout, comme ce n'était pas vraiment le sujet, il y revint avec un peu plus de sérieux.

« Quel est l'endroit que tu as préféré visiter ? Est-ce que tu as rencontré des choses ou des gens bizarres ? »
Il se réinstalla à table juste après avoir mit les couverts pour qu'elle n'ait pas à le faire. Il récupéra son chapeau et le déposa sur la chaise à côté de lui qui était toujours inoccupée.

Isis paru surprise lorsque son fils lui répondit qu'elle aimait la viande.

« De la viande ? Tiens donc, vous êtes vraiment fait l'un pour l'autre. » Dit-elle avec amusement. Elle retira l'énorme chaudron du fourneau et le déposa sur le comptoir en venant prendre l'assiette de son fils et lui remplit avec une bonne quantité de nourriture - surtout de la viande, justement -.

Elle l'écouta à propos de la garde royale et elle eut un sourire attendrit. C'était tout de même adorable de voir que son garçon était fier d'elle au point de la voir dans la garde. Même si son don pourrait être utile, Isis n'y avait jamais réellement songé. En vérité, elle aimait beaucoup trop la liberté pour s'enfermer dans une armée où elle devrait suivre les règles.

« Je ne crois pas que ma place soit là-bas. Je suis une historienne, combattre ce n'est pas de mon ressors, mais plutôt du tiens, petit singe. » Elle lui fit un sourire et vint s'asseoir devant lui après cette servit également.

Il posa de nouveau une question et elle sembla pensive un moment.

« Nirina, j'admet que le peuple des hommes-poissons et leur habitat, m'a beaucoup surprise. L'endroit est magnifique et j'espère sincèrement qu'un jour, tu auras la chance de voir celui-ci de par toi-même. »

Il y avait toute une histoire derrière ce peuple magnifique, mais bon. Elle observa son enfant et eut un petit sourire en coin.

« Il y a tant de place et de gens bizarre sur Elwood, mais je t'avoue que le plus bizarre d'entre eux, fut ton père. »

Elle le taquinait.

Esteban ne dissimula pas son large sourire au moment où Isis lui fit remarquer qu'Athena et lui étaient faits l'un pour l'autre. Il était très fier de sa rencontre avec la jeune femme et ne regrettait pas les obstacles qu'ils avaient du affronter depuis ce moment là. Isis ne manqua pas de lui rappeler qu'elle était avant tout historienne et que le combat ne l'intéressait guère. Il apprécia, toutefois, de l'entendre dire qu'il était fait pour ça, quant à lui. Elle lui répondit ensuite concernant le pays qu'elle avait préféré visiter : on lui avait déjà parlé de Nirina et Esteban avait déjà rencontré quelques membres de la population de l'océan, mais il n'avait jamais eu la chance de s'y rendre.

« C'est vrai. Un jour je visiterai tous les recoins du monde ! » fit-il avec enthousiasme, de la viande dans le gosier qu'il s'empressa d'avaler. La saveur de sa bouchée sembla le remplir d'un sentiment d'allégresse indescriptible. Il se mit, par la suite, à examiner sa mère qui était en train de lui confier que l'être le plus bizarre qu'il avait rencontré à Elwood était bien son père. Esteban pouffa de rire et se contenta de boire une gorgée d'eau avant de reporter son attention sur Isis.

« Dernièrement, j'ai participé à un tournoi et j'étais finaliste avec Ryan, mais on a pas pu s'affronter. Et après ça, j'étais de la délégation de la déesse Nevaeh à Suryana. Mais la guerre a éclaté et j'ai dû combattre. J'étais avec Jam' et Cherry. On s'est plutôt bien débrouillé. » Il marqua une pause et parut légèrement plus calme et sérieux lorsqu'il conclut : « Est-ce que tu sais, toi, pourquoi Hades en veut autant aux humains ? »
Il hésita profondément avant de conclure : « Il ne sait pas que moi et Tamashii on existe, c'est ça ? »
Pour tout dire, ça lui importait peu, mais il trouvait très bizarre de connaître l'identité de son géniteur et que celui-ci ne soupçonne même pas son existence.

Elle croyait sincèrement que Baban réussirait, puisque, c'était son fils après tout. Un garçon qui désirait tout autant qu'elle, la liberté. Elle mangea alors que lui parlait et lui racontait ce qu'il avait fait depuis c'est derniers jours. Certes, elle était au courant des deux attaques et de la mort de son amie, Diana. Celle-ci lui avait fait un énorme choc, puisque la dernière fois qu'elles s'étaient vue, s'était lorsqu'elle voulu prendre la fuite, Diana l'avait aidée. Dans un regard tendre, elle haussa les sourcils lorsque Baban évoqua un sujet beaucoup plus sérieux et déposa sa fourchette en s'humectant les lèvres.

Est-ce qu'elle le savait ? Oui.
Hadès n'avait pas réellement été si méchant au final, seulement un homme dont le coeur était assombrit par des décisions qui fut hors de son contrôle. Elle posa son regard sur Esteban et soupira.

« Lorsque j'ai rencontré Hadès pour la première fois, c'était un homme curieux et désireux d'en savoir plus sur les humains. À ce moment là, il n'y avait aucune once de cruauté. Il venait me voir souvent et nous discutions beaucoup sur des sujets diverses. Mais avec le temps, je sentais que quelque chose lui pesait sur le coeur et je ne l'ai découvert que plus tard, une fois qu'il fut de moi son épouse. »

Elle croisa les bras contre la table, après avoir repousser légèrement son assiette.

« Erwan, Diana, Emyr et Nevaeh ont conclu d'un commun accord, qu'ils banniraient Hadès d'Elwood. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il m'a amener avec lui, sachant qu'il ne pourrait jamais plus me revoir suite à cette décision. Il aimait beaucoup les humains et voulaient en savoir plus sur eux, certes pas toujours de la bonne méthode, mais je ne crois pas qu'il aurait été celui qu'il est aujourd'hui, si sa famille l'avait laisser libre. Tu vois, je ne pardonne pas ce qu'il a commis comme crime, mais je pense que si les choses se serait passer autrement, Hadès aurait pu être très utile pour les hommes... »

Elle garda le silence un moment en baissa les yeux vers son assiette.

« Bien que je ne lui ai rien dit sur vous trois, je suis certaine qu'il est au courant, qu'il sait qu'en réalité il possède trois garçons et non pas qu'un seul. » Doucement, elle releva son regard sur Esteban et haussa les épaules.

« Même les dieux, ressente la solitude. Demande toi comment tu te sentirais si toi, on t'empêchait de revenir sur Elwood et que tu devrais être seul à veiller sur des cadavres pour le restant de ta vie ? »

Esteban, bien que d'ordinaire il n'aime pas écouter les gens raconter des histoires, fut très attentif à ce que Isis était en train de lui dire. Il appréciait entendre le son de sa voix après tant d'années passés loin l'un de l'autre. Elle expliqua ce qu'était Hades et ce qui l'avait poussé à devenir la personne qu'il était aujourd'hui ; une histoire aussi tragique qu'étonnante, il va sans dire. Les dieux avaient toujours été perçus comme étant de nature parfaite et lisse : ils prenaient toujours les bonnes décisions, ils étaient puissants et bienveillants, ils avaient tout de plus beau et de plus fort qu'un humain ordinaire. Mais là, leur réputation venait d'en prendre un coup.

Isis lui demanda comment il se serait sentit si on l'avait obligé à vivre loin des humains à veiller sur des cadavres pour le reste de sa vie. Bien entendu, la réponse lui vint spontanément : « Je n'aurais jamais accepté une chose pareille. J'aurais passé ma vie à tenter de m'en libérer. » Il s'humecta les lèvres et enfonça vigoureusement un bout de viande dans sa bouche pour le mâcher. « Tu chais, en y penchant, che trouve cha un cheu triste. » Malgré tout, cela ne changeait rien aux résultats que l'on connaissait aujourd'hui.

« En tout cas, même si je comprends un peu ce qu'il a pu ressentir, ça me plait pas du tout ce qu'il a fait à la mère d'Athena ou encore aux villageois de Suryana. Y'avait des gens vraiment gentils là-bas et je m'étais fais des amis. » Il soupira en paraissant un peu mécontent de la tournure des événements ou encore de la situation en général. « Tu crois qu'il pourra retrouver le bonheur un jour ? C'est peut-être ça qu'il lui faut. » songea-t-il en se demandant si une chose pareille était possible. Pouvait-on sauver un dieu si profondément enlisé dans les ténèbres ?

Isis sembla tout de même ravie de l'entendre dire une chose comme celle-ci. Bien sûr, ce n'était pas si facile, mais elle reconnaissait bien là son petit garçon. Il aurait surement fait la même chose qu'elle, mais n'ayant pas de famille tel qu'Erwan, Nevaeh, Diana et Emyr... Il était difficile de combattre un dieu lorsque trois autres vous tient tête ... Elle reprit son assiette et mangea de nouveau et fut d'accord avec lui.
C'était triste. Triste parce que le sort des humains aurait pu être autrement. Cependant, les dieux n'avaient pas fait cela pour mal faire, mais ils avaient cru que c'était simplement la chose logique.

Elle regarda de nouveau son garçon et compris qu'il ressentait de l'amertume face à ce qui s'était produit et elle pouvait le comprendre. Esteban avait cette facilité à se faire des amis, donc de voir ceux-ci mourir pour une cause aussi ... Égoïste. Mais la suite poussa Isis à sourire fièrement.

« Je le crois. Hadès n'est pas qu'un monstre, il a ressentit l'amour jadis, avec moi. Il était sincère et m'aimait réellement, alors pourquoi ne pourrait-il pas le refaire ? Qui sait, peut-être a-t-il simplement besoin qu'on l'accepte parmi nous ? »

Esteban posa son coude contre la table et appuya son menton dans la paume de sa main en gonflant les joues et arborant une grimace de réflexion pour ce que sa mère venait de lui dire. « Hmmmm.... » lâcha-t-il, songeur. Est-ce qu'il y avait une chance que d'autres personnes pensent la même chose ou alors choisiraient-ils tout simplement de poursuivre la guerre parce que c'était plus facile ? Baban se rendit vite compte que c'était un peu chiant d'y penser et termina son assiette en prenant celle-ci dans ses mains et en faisant descendre le reste dans le gosier.

Puis, une fois le tout avalé, il se tapota le ventre en lâchant un soupir de bien-être, particulièrement heureux. « Ça faisait longtemps que j'avais pas aussi bien mangé ! Merci maman ! » s'exclama-t-il avec enthousiasme. Enfin, il reporta son attention sur elle et fronça un peu les sourcils. On aurait dit que quelque chose venait de lui passer par la tête. « Tu dois être exténuée. Tu devrais aller te reposer ... » Il s'inquiétait à l'idée qu'elle en ait fait trop après ce long voyage.

Sans doute que, de retour dans sa demeure, elle n'avait qu'une envie et c'était d'aller dormir ou encore de prendre un bon bain chaud. En tout cas, Esteban se redressa et, avec dextérité, récupéra les couverts pour aller les mettre dans le lavabo. Il allait certainement la libérer de faire le ménage encore une fois.

L'idée de voir Esteban aussi pensif avait quelque chose d'amusant et d'intriguant. Probablement qu'il cherchait à savoir si une telle chose pouvait être possible ou encore est-ce que les humains auraient une aussi grande ouverture d'esprit qu'elle pouvait avoir ? Probablement que non. Les humains étaient douées pour être rancunier sans chercher plus loin que les faits. Hadès avait tué beaucoup de gens, il avait détruit des vies et agit de façon purement égoïste, qui pouvait le pardonner pour de tels crimes ? Personne et surtout pas des humains.
Bien qu'elle n'allait pas non plus mettre tout le monde dans le même bateau. Si beaucoup ne pouvaient pas pardonner, d'autres, moins nombreux pouvaient le faire.

Esteban ne répondit rien de plus et se contenta d'abandonner ses réflexions et de terminer son assiette, ce qui amusa énormément sa maman. Elle en profita donc pour faire la même chose et une fois cela fait, elle s'adossa contre sa chaise en s'étirant un moment. Il la remerciait avec tellement d'amour, qu'elle en fut réellement touchée.

« De rien mon petit singe, ça m'a fait plaisir ! » Admit-elle avec un sourire sincère en se redressant par la suite.

Cette si imitait son garçon puisqu'elle voulait ranger le reste de la table, lorsqu'elle réalisa qu'en effet, le voyage avait été beaucoup plus épuisant qu'elle ne le pensait. Dans un petit soupire, elle tourna la tête vers son fils et s'en approcha en venant déposer un baiser contre la tempe de celui-ci.

« Tu as raison, je pense que dormir un peu, me feras du bien. Si tu veux bien que je te laisse, alors je vais aller faire une sieste quelques heures... Mais profites pour faire ce que tu veux, d'accord? »

Elle lui caressa les cheveux lentement et monta finalement à l'étage dans le but précis de dormir une ou deux heures.