La plus vieille épopée du monde || Libre

Au devant de la statue de Gaïa, se trouvait un cercle de personnes. En ce jour de marché, on voyait des visages de tous types, parfois même on pouvait reconnaître un voisin. Ce n'était pas un cercle d'amis, mais un attroupement, un rassemblement autour d'une personne à la tête cornue. Elle avait dans ses mains un instrument au bois luisant et cordes tendus.
Une petite main d'enfant s'approchait de vous pour vous attirer vers le groupe de personnes. C'est un regard plein d'empathie qui se lit dans les yeux clairs comme l'azure de cette petite fille.
Miðgarðsormr pinçait entre ses doigts griffus les cordes du luth. Une douce mélopée se faisait entendre, provenant du bel instrument peint et aux décors de mille et une couleurs. « — Venez, venez mes amis, je vais vous raconter la plus vieille épopée du monde ! » La musique commence à se faire plus présente, et fini par se terminé en bruit de fond pour accompagner les paroles de la barde. La dragonne conte son histoire, intone ses phrases et donne vie au récit.

« — Et c'est là, dans la steppe,
Qu'elle forma Enkidu-le-preux.
Mis au monde en la Solitude, 
Aussi compact que Ninurta.
Abondamment velu par tout le corps,
Il avait une chevelure de femme,
Aux boucles foisonnant comme un champ d'épis.
Ne connaissant ni concitoyens, ni pays,
Accoutré à la sauvage,
En compagnie des gazelles, il broutait ;
En compagnie de sa harde, il fréquentait l'aiguade ;
Il se régalait d'eau en compagnie des bêtes.
[...] »