Unlucky day (Privé)

Kelvin avait l'habitude de se retrouver dans toute sorte de situations impossibles : oublier ses clés alors que sa mère est partie travailler à l'auberge à l'autre bout de la ville ou encore commander la seule chose qui est en rupture de stock dans le magasin le moins fréquenté de la ville. Cela dit, ces malchances quotidiennes ne suffisaient pas à délester Kelvin de son sempiternel optimisme et de son talent inouï pour toujours survivre à toutes les situations improbables qu'on le forçait à vivre. Toutefois, bien qu'il soit impressionnant à sa manière, il n'aurait jamais pu être plus angoissé que le matin où il entra dans le QG de la garde et saisit le bout de papier que l'un de ses collègues venait de lui tendre. Il déglutit lentement en déroulant le bout de parchemin du bout des doigts comme si celui-ci était imprégné d'une substance hautement inflammable : une fois les yeux rivés contre la lettre alors il pu à sa guise offrir un spectacle rigolo à ses camarades en passant très vite d'un teint de pêche à un blanc verdâtre. Ses yeux se mirent pratiquement à rouler dans leurs orbites et son coeur se mit à battre comme si quelqu'un avait décidé de lui intégrer un tambour dans le bide et de frapper dessus jusqu'à ce qu'il se brise. Oui, il avait bien lu : un garde était malade et Kelvin devait désormais se rendre au château du dieu Erwan afin d'aller remplacer le soldat en question. Il devait TRAVAILLER DANS LA MAISON D'ERWAN ? LUI ?
Pourquoi lui ? Pourquoi pas n'importe qui d'autre ?

Kelvin était dans un tel état second qu'il prononça, d'ailleurs, ces mots à voix haute en ne manquant pas de s'attirer une réponse immédiate des moins satisfaisantes : t'es le seul qui n'avait rien d'autre à faire aujourd'hui que de brosser et nourrir les chevaux.

Ah.

Voilà donc Kelvin qui, marchant d'un pas traînant, le parchemin toujours résolument coincé dans son poing serré, se dirigeait tout droit vers le château d'Erwan en ayant l'impression qu'il ferait mieux de se jeter du haut de la grande muraille plutôt que de se laisser vivre une chose pareille. Il n'était pas prêt à affronter tout ça ! Vraiment pas ! Or, il n'avait pas le choix. Alors, après avoir pris une bonne inspiration, il frappa à la porte et attendit. On ne sait trop pourquoi, par contre, aucun être vivant ne vint l'accueillir ni lui répondre. Kelvin resta planté là durant cinq minutes jusqu'à ce qu'il décide de pousser la porte à grands renforts de tremblements. Il glissa la tête dans l’entrebâillement (tout en se frappant le nez contre le bois) et - considérant que la voie était libre - entra à l'intérieur. Le hall était immense et il y avait des portraits d'Erwan partout. Son coeur fit un bond dans sa poitrine alors qu'il s'approchait de l'un de ces tableaux. La bouche sèche, il serra sa main encore plus fort contre le parchemin, envahit d'un tel sentiment qu'il n'aurait pas trouvé les mots pour le décrire. « In-incroyable ... J-j'y crois pas... » murmura-t-il, les yeux ronds comme des soucoupes, sans vraiment réaliser que sa voix se répercutait en échos dans toute la pièce. D'ailleurs, c'est là que Kelvin entendit un bruit provenant de sa droite : ses yeux eurent le réflexe de se tourner en direction du bruit, mais sa peur était si grande que son regard s'arrêta avant d'atteindre sa destination finale. Kelvin se mit à réfléchir à toute vitesse et en arrêta même de respirer.

Et si c'était Erwan ?!!!
ET SI C'ÉTAIT LE GRAND, LE MAGISTRAL, L'INCROYABLE, LE MAGNIFIQUE ... ?!!

Kelvin devenait tout rouge à mesure que ses poumons se vidaient, mais hors de question de bouger ni de vivre tant qu'il ne saurait pas qui se trouvait derrière lui. Malgré tout, pour le savoir, il aurait fallu qu'il daigne bouger. Misèreee ...

Messages : 6 Avatar : Kacchan - MHA Inscription : 30/10/2018

Ils tombèrent tous comme des mouches. C'était à croire qu'une épidémie avait lieu entre les murs de ce château, château qui soit disant était l'un des mieux gardé. N'importe quoi, pensa le jeune homme qui marchait dans les couloirs en fronçant les sourcils et en dégageant son éternel bonne humeur (ironie). Deimos avait reçu un message de son père lui disant que les soldats de la garde était tous malade et qu'ils allaient manquer de main d'oeuvre pour la protection du château.
Ce n'était pas le moment pour une telle pandémie. Après l'attaque du Cerbère, Deimos avait convenu avec son vieux qu'il resterait au château lorsque celui-ci ne pourrait pas y être et ce fut le seul échange qu'ils eurent l'un avec l'autre.

C'était déjà un début, avant dit à sa douce fille, le tout en rigolant. Par contre, le frère de Mia lui, ne rigolait pas. Si sa petite soeur devait être malade, les choses ne seraient plus drôle et ils allaient devoir vivre l'une des plus grosses crises de l'histoire. Pour l'instant, Mia allait bien et c'était un soulagement, mais la garde devait tout de même se tenir et durant le temps de sa ronde, il n'avait pas fait attention à la porte d'entré qui, visiblement, n'était pas verrouillé.

Il s'arrêta face à celle-ci en plissant les yeux et sentant une pointe d'agacement dans le corps. Qui était l'imbécile et le responsable de cette erreur ? Dans une colère sourde, il donna un coup de pied dans la porte afin de refermer celle-ci et grogna fortement en ayant le pas lourd. Il ouvrait et fermait les poings en créant ainsi des flammèches explosive. Qui était le responsable, mais surtout, qui était dans le château sans invitation ? Ses pas l'amenèrent vers l'un des couloirs les plus détesté par Deimos, celui où il y avait tellement de portrait de son vieux, qu'il en avait la nausée, mais pour une rare fois ce n'était pas ce qu'il remarqua.

Dos à lui se tenait cette personne. De tous, il avait fallu que ce soit CE garçon en question. Était-ce une blague de la part de la garde ? Est-ce qu'Artemis ce foutait de sa gueule ouvertement de la sorte ? Deimos s'arrêta et d'une voix rauque, propre à lui, il s'adressa finalement à l'invité.

« Qu'est-ce que tu fou là, Kelvin? »

Eh bien, finalement, rencontrer Erwan n'aurait pas été si terrible. Lorsque la voix mélodieuse (hum) de Deimos vint à ses oreilles, Kelvin daigna enfin réagir : il tourna la tête vers son interlocuteur et l'observa qui pliait et dépliait les doigts avec une impatience qu'on reconnaissait souvent, chez lui, comme une mise en garde. Kelvin déglutit le peu de salive qui lui restait dans la bouche et finit par articuler une réponse qu'il jugeait satisfaisante : « Euh... on m'a envoyé ici ... Apparemment il manque des gardes et ... comme j'étais le seul qui n'était affecté nul part on a décidé de m'envoyer pour p-protéger le ch-château ... »

C'est que Kelvin venait de remarquer qu'il y avait de fines étincelles qui jaillissaient, à l'occasion, des mains du blond. Allons, n'était-il pas un garde royal ? Ce n'était pas ce que le dieu du courage attendait de lui. Kelvin prit une profonde inspiration (on aurait presque dit qu'il tentait de gonfler sa tête comme un ballon) et se permit finalement d'ajouter avec plus de fermeté : « Je jure que je ferai bien mon travail. Il n'y a pas de souci à se faire ! Tout est sous contrô... »
Il tendit le bras, voulant s'appuyer contre une armure, mais celle-ci n'était pas aussi solide qu'il l'avait espéré et elle ne tarda pas à s'effondrer dans un vacarme à réveiller les morts, ses bouts de métal s'étalant jusqu'au living room dans une procession de jolis objets reflétant la lumière.

Sur le coup, le jeune homme se raidit simplement, incapable d'assimiler la bêtise qu'il venait de faire. Puis, sans même oser capter le regard du prince, il se dépêcha de se mettre à genoux pour ramasser les morceaux qui traînaient, ceux-ci tenant difficilement tous en équilibre dans ses bras. Il sentit le casque de l'armure rouler à nouveau sur le sol, bosselé par la chute, et eut l'impression que sa seule issue était de s'enfoncer dans le sol et de disparaître.

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